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Aloun Banthrongsakd. Khuzdul. Grammaire Descriptive.
Aloun Banthrongsakd. Khuzdul. Grammaire Descriptive

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PLAN
I. Introduction
II. La racine
III. Le nom
IV. L'adjectif
V. Le verbe
VI. Le pronom
VII. Les prépositions
VIII. La phrase
 
I. Introduction

Aujourd'hui, nous connaissons environ six milles langues humaines. La majorité des linguistes s'accorde sur l'existence de grandes familles généalogiques des langues (de vingt à deux cent, leur nombre varie selon les auteurs). Le français est classé dans la branche des langues dites indo-européennes, telles l'italien, l'allemand, le gaélique ou encore le sanskrit. Celles-ci auraient une base commune, une langue mère, appelée l'indo-européen (souvent abrégé en i-e). Certains linguistes, comme Emile Benveniste, ont tenté de la reconstruire grâce aux méthodes de la grammaire comparative, car cette langue n'est attestée par aucun document écrit. Cette reconstruction est appelée proto-indo-européen. Ce serait une langue flexionnelle - c'est un procédé morphologique qui consiste à ajouter à la racine des désinences exprimant des catégories grammaticales ; il existe deux catégories de flexion, la flexion nominale ou déclinaison, et la flexion verbale ou conjugaison - et agglutinante - juxtaposition à la racine d'affixes pour modifier son sens. Les suffixes définissaient la nature du mot et les désinences sa fonction. La racine indo-européenne est constituée par une séquence consonne + voyelle + consonne. Par exemple, la racine *MEM a donné en français « mémoire », en anglais « memory », etc.

Une autre grande famille, le chamito-sémitique - appelée aussi afro-asiatique- est composée de cinq branches : le sémitique (hébreu, arabe, araméen, akkadien, etc.), le chamitique (berbère), l'égyptien (égyptien ancien, copte), le tchadien et le couchitique. Contrairement au langues indo-européennes, les langues chamito-sémitiques ont très peu de points communs entre elles. Le principal étant la tri-consonité des racines : chaque mot est dérivé d'une racine (comme en i-e), mais celle-ci est uniquement constituée de consonnes (généralement trois). Ce sont des langues flexionnelles particulières, car elles n'ont pas vraiment de désinences, elles subissent des flexions internes. Elles sont aussi agglutinantes (avec des suffixes comme ma- ou mu-). Par exemple, en arabe, de la racine K-T-B qui exprime la notion d'écrire, on obtient « kataba » (il a écrit), « kitâb » (livre), « kutub » (livres), « kâtib » (écrivain), « maktub » (écrit, lettre), « mukâtaba » (correspondance), etc. Les consonnes sont l'essence du mot, les voyelles ses nuances.

Tolkien imaginait ses Nains très proches du peuple des Hébreux. Le Khuzdûl fut donc créé sur le modèle des langues sémitiques :
- des racines tri-consonantiques : de KH-Z-D, qui exprime l'idée de nain, on obtient «*khuzd » (nain), « khazâd » (nains), « Khuzdûl » (la langue des nains) et « khizdîn » (le territoire des Petits-nains) ;
- des flexions internes : singulier 1u23 et pluriel 1a2â3 (les consonnes sont ici remplacées par des chiffres afin de mettre en valeur les voyelles et la disposition des consonnes) ;
- des affixes : -ul qui marque l'appartenance ou la filiation, -a(r)- qui marque la royauté, etc.

II. La racine

Le Khuzdûl est basé sur le système des langues sémitiques, nous pouvons donc en déduire que ses racines sont en majorité tri-consonantiques (KH-Z-D). Mais, en parcourant la liste des racines, on peut remarquer qu'il y en a aussi des bilitères (Z-N).

Les racines peuvent se classer en deux catégories : les « fortes » et les « faibles ». Sont « faibles » les racines qui comportent une ou plusieurs semi-consonnes (w et y) : nous n'en connaissons que cinq, ce sont celles qui se rapportent à l'eau, (W)-L, (W)-N, N-(W)-D, N-(W)-L et N-(W)-L-K. Les semi-consonnes sont mises entre parenthèses, car elles ne sont pas vraiment prises en compte dans la racine ; elles ont pour unique but de rallonger la voyelle (ce qui se traduit par un accent circonflexe). Par exemple (W)-L donne ûl et non pas *ul.

Il existe une hypothèse selon laquelle les racines trilitères seraient des dérivés des racines bilitères (ou primaires). Ces dernières auraient un sens global et ses dérivés un sens plus spécifique. Nous avons quelques exemples qui pourraient illustrer cette hypothèse. Mais l'étendue du corpus ne permet pas de la vérifier :
- la racine primaire *B-D aurait donné B-N-D, « bund » (tête) et Z-B-D, « uzbad » (seigneur). Le latin « caput, capitis » (tête) a donné en français « capitale » et « capitaine ». On pourrait en déduire que *B-D exprimerait l'idée de principal ou de chef ;
- dans les racines B-R-K, « baruk » (arme de, hache de), et B-R-Z, « baraz » (rouge), on retrouve l'idée de sang, « meurtre » viendrait d'une éventuelle racine *B-R.
- B-Z-N, « buzun » (noir, l’ombre), pourrait être dérivé de la racine Z-N, « azan » (noir, la couleur) ;
- G-M-L, « gamil » (vieux, ancien), semblerait être dérivé de la racine sacrée M-H-L, « Mahal » (la Grande Autorité) ;
- on remarque que les noms communs se rattachant à l'eau comportent tous la semi-voyelle W : (W)-L, « ûl » (rivière, cours inférieur d'une rivière) et (W)-N, « ân » (rivière, fleuve, le cours d'eau dans sa totalité). Une racine trilitère comporte aussi cette semi-voyelle, N-(W)-D, « nâd » (rivière, la source). On retrouve la racine (W)-L dans N-(W)-L, « nâla » (rivière, cours supérieur d'une rivière) qui, elle aussi a donné une racine, N-(W)-L-K, « nûluk » (au bord de l'eau) ;
- il existe sûrement une racine primaire *L-K qui exprimerait l'idée de construction, de création : F-L-K, « felak » (couper, tailler la roche à l'aide d'un felak) et « felek » (creuser la roche) ; T-L-K, « telek » (forger, construire).

III. Le nom

 

1) Le nombre et le genre

Tout comme en français, un nom Khuzdûl peut se mettre au singulier ou au pluriel. Il se pourrait qu'il puisse se mettre au duel (pluriel caractéristique de deux unités, comme par exemple les yeux) comme en hébreu, mais nous n'en avons aucune preuve.
Les seules formes attestées sous les deux nombres sont « rukhs » (orque) et « rakhâs » (orques). Le premier -singulier-, se présente sous la forme 1u23. Le deuxième -pluriel- sous la forme 1a2â3. De ces exemples nous pouvons en déduire le singulier de « khazâd » (nains), « *khuzd », de « tarâg » (barbes), « *turg », de « mazâr » (archives), « *muzr », de « zaghâl » (les Sept Grandes Maisons), « *zughl », et le pluriel de « bund » (tête), « *banâd ».
Mais tous les noms n'ont pas leur singulier en 1u23 et leur pluriel en 1a2â3. Voici les autres formes plurielles que l'on peut trouver : « aglâ » (mots), « shatûr » (nuages), « dûm » (demeures), « ûl » (rivières) et « shmêk » (gestes). On remarque que tous ces mots ont un accent circonflexe sur leur dernière voyelle. Cela pourrait être la marque du pluriel, mais nous n'avons pas assez d'exemples pour en faire une règle sûre.

Nous ne savons absolument pas s'il existe un genre masculin, féminin ou même neutre, car nous n'avons aucun exemple qui pourrait nous l'indiquer. Nous pouvons supposer qu'il y a uniquement un masculin et un féminin, comme c'est le cas en hébreu.

2) L'état construit

 L'état construit - ou composition-, s'oppose à la formation de nom - ou dérivation-. C'est une forme qui n'a pas vraiment d'équivalent en français. Il s'agit de relier deux mots par un tiret ou une assimilation ; le premier venant qualifier et préciser le deuxième. Par exemple « kheled-zâram » (le Lac Miroir) : « kheled » (miroir) et « zâram » (lac). Les deux mots sont ici reliés par un tiret, mais ils pourraient aussi fondre : « Nulukhizdîn » (territoire des Petits nains) est formé de « nuluk » + « khizdîn » > « nulukhizdîn ». Les deux consonnes k se sont assimilées. Mais ce n'est pas toujours le cas : « khazâd » + « dûm » > « khazaddûm ». L'état construit peut aussi se servir de trois mots différents : « azan » + « ûl » + « bizar » > « Azanulbizar » (la Vallée des Rigoles Sombres).

L'état construit peut exprimer différentes nuances :
- l'appartenance : « Khazaddûm » (les Demeures des Nains) et « Azanulbizar » (la Vallée des Rigoles Sombre) ;
- la qualification : « Azanûl » (les Rigoles Sombre), « Buzundush » (la Racine Noire), etc. ;
- la composition : « iglishmêk » (gestes de mot -lit.- ou langage gestuel).

3) Formation de noms

La formation de noms -ou dérivation- est basée sur l'agglutination. A chaque racine, on peut rajouter des affixes (préfixes, infixes et suffixes) qui vont changer le sens du nom :
-ul (écrit aussi -ûl), suffixe : il peut marquer soit la forme génitive d'un nom, soit la marque de l'appartenance : X fils de Y. Donc deux emplois, bien que le sens soit à peu près le même. En effet, « génitif » et « géniteur » ont le même radical, donc un sens lié. On notera qu'il s'utilise pour les mots non raccrochés (seuls, donc ni collés, ni reliés par un tiret). On le retrouve dans « Fundinul » (fils de Fundin), « Mazarbul » (des archives) et « Khuzdûl » (des Nains) ;
-b, suffixe : il exprime le sens collectif, la totalité : tous, toutes, le suffixe français -age a un sens proche de cette notion. On le retrouve dans « aglâb » (tous les mots -lit.- ou langage) et « mazarbul » (de toutes les archives ou de l'archivage) ;
-h-, infixe : il désigne la grandeur. On le retrouve dans « Mahal » (la Grande Autorité, le Grand Vénérable), « Sharbhund » (la Grande Colline Chauve), « Tumunzahar » (la Grande Caverne Creuse) et « Azaghâl » (le Roi des grandes Montagnes) ;
-a(r)-, préfixe et suffixe : il est utilisé dans les noms propres pour désigner la royauté, la supériorité. On peut le rapprocher du préfixe Ar- « roi » en adûnaic, dans « Ar-Pharazôn » (le Roi Pharazon). On le retrouve dans « Azaghâl » (le Roi des grandes Montagnes) et « Telkar » (le Maître Forgeron).

4) le morphème -u-

Le morphème -u- est très particulier. Il est une combinaison de l'état construit et de la formation de noms. Il est en même temps préfixe, infixe et suffixe. Mais il a un sens différent en fonction de sa place dans le mot :
- quand il est préfixe, il désigne la composition. Il sert à changer un nom en adjectif. Il suit la forme [u + complément] + nom > adjectif + nom. Voici les deux exemples que nous avons : « u- » + « dush » + « inbar » > « u- »+ « racine » + « corne » > « Udushinbar » > « la Corne Enracinée ». L'autre : « u- » + « ruk » + « tharbun » > « u- » + « marécage » + « carrefour » > « Uruktharbun » > « le Carrefour Marécageux » ;
- quand il est infixe, il désigne la localisation. Il suit la forme nom + -u- + complément. Voici les deux seuls exemples que nous possédons : « bund » + « -u- » + « shatûr » > « tête » + « -u- » + « nuages » > « Bundushatûr » > « la Tête dans les Nuages ». L'autre : « gund » + « -u- » + « banâd » > « caverne » + « -u- » + « têtes » > « Gundubanâd » > « la Caverne parmi les Cavernes (capitales) » ;
- quand il est suffixe, il désigne la qualification (travail) ou la propriété. Il suit la forme nom + complément + -u. Voici les deux exemples que nous avons : « felak » + « gund » + « -u » > « sculpteur » + « grotte » + « -u » > « Felakgundu » > « le Sculpteur de Grotte ». L'autre : « uzbad » + « khazaddûm » + « -u » > « seigneur » + « Cavenain » + « -u » > « Uzbad-khazaddûmu » > « le Seigneur de Cavenain ».

IV. L'adjectif

1) Le nombre et le genre

En français, l'adjectif doit s'accorder en genre et en nombre avec le nom qu'il qualifie ; de plus il se place après le nom. Mais les adjectifs khuzdûl semblent plutôt suivre la règle de l'anglais : l'adjectif ne s'accorde pas avec le nom qu'il qualifie et se place devant celui-ci. Voici quelques exemples : « Sigin-tarâg » (les Barbes longues), « Azanûl » (les Rigoles Sombres), « Barazinbar » (la Corne Rouge), « Buzundush » (la Racine Noire), « Gabilân » (la Grande Rivière), « Gabilgathol » (la Grande forteresse), « Gamil Zirak » (Vieil Argent), « Kibil-nâla » (la Rivière Glacée ou Argentée), « Narag-zâram » (le Bassin Noir), etc.

2) La transformation nominale

La transformation nominale est le passage d'un adjectif à un nom. Elle s'opère par l'ajout du suffixe -ûn. Voici les quatre exemples que nous avons :
- « tharik » + « -ûn » > « aidant » + « -ûn » > « tharkûn » > « qui est une aide » > « un support, une aide » ;
- « narag » + « -ûn » > « noir » + « -ûn » > « nargûn » > « qui est noir » > « le territoire Noir, le Mordor » ;
- « khizîd » + « -ûn » > « Petits-nains » + « -ûn » > « Khizidûn » > « Khizdîn » (contraction) > « qui est Petit-nanesque » > « territoire des Petits-nains » ;
- « uruk » + « tharab » + « -ûn » > « marécageux » + « croisé » + « -ûn » > « *Uruktharbûn » > « Uruktharbun » (disparition de la voyelle longue) > « qui est croisé et marécageux » > « Carrefour Marécageux ».

V. Le verbe

Nous ne connaissons que trois verbes par le corpus et un déduit à partir de « *Telkar : felek » (creuser la roche ou excaver), « felak » (couper, tailler la roche à l'aide d'un felak), « gunud » (creuser, fouiller) et « *telek » (forger, construire).
Dans la phrase « Khazâd ai-mênu » (les Nains sont sur vous), on s'aperçoit que le verbe « être » est omis. C'est souvent le cas dans les langues sémitiques.
Ces verbes nous sont tous donnés sous leur forme primaire, aucun n'est conjugué. Nous ne savons absolument pas quels temps existent en Khuzdûl.

VI. Le pronom

Nous n'en connaissons qu'un, « mênu » (vous). Tolkien nous dit que ce pronom est sous la forme accusative. On peut en déduire que le suffixe -u marque l'accusatif. Donc sa forme nominale serait « *mên ».
On remarquera la forte ressemblance avec le pronom adûnaic « nênud » (sur nous).

VII. Les prépositions

La seule préposition que nous connaissons est « aya » (sur, par). Celle-ci possède une forme contractée qui est « ai ». On la retrouve dans « ai-mênu » (sur vous) et « ai-oi » (par ici). On voit encore ici la forte ressemblance avec l'adûnaic « yada ».

VIII. La phrase

La seule phrase attestée est « Baruk khazâd ! Khazâd ai-mênu ! » (Les haches des Nains ! Les Nains sont sur toi !).
On retrouve dans la première partie une relation génitive. Elle sert à dire « X de Y ». Il se pourrait que le morphème -u- ait glissé dans le nom. Ce qui marquerait le génitif.
La deuxième partie n'est pas vraiment une phrase verbale, mais plutôt une phrase nominale. En effet, la forme « XY » = « X est Y » est très courante dans les langues telles l'arabe ou le russe, et n'est pas considérée comme une forme verbale.
De cette phrase, nous pouvons déduire l'ordre des mots : groupe sujet, verbes et compléments. C'est le même ordre qu'en hébreu. Mais, tout comme en français, l'ordre des mots peut sûrement changer en fonction du style de l'auteur et du sens qu'il veut donner : la partie la plus accentuée précèdera la partie la moins accentuée.

Категория: Исследования грамматики Кхуздӯла | Добавил: Naugperedhel (12.12.2008) | Автор: Aloun Banthrongsakd E W
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